• 2013 08 Challenge Vichy (IM)

    Récit du Challenge Vichy 01 Septembre 2013 - Format IronMan

    Bonjour à tous et à toutes,

    Suite à ma première course format IronMan à Vichy, je me fends d’un compte-rendu qui va un peu au-delà de la course elle même en remontant à mes premiers pas dans le triathlon ainsi qu’aux étapes menant à l’IM.

    Cela va prendre un peu de temps alors, pour les pressés, voici l’ultra résumé :

    Les débuts en triathlon :

    • 1996 et 1997 : Premiers tri-relais à Rennes en tant que nageur avec des collègues de Faurecia
    • 2001 : Nouvelle boite (Capgemini) et nouveau relais entre collègues (toujours nageur, le poste du flemmard ;-))
    • 2005 : 1er défi avec le "Découverte" de La Baule (en fait un S avec 500m de natation), ceci en total amateur. Le virus est pris
    • 2006 : Achat d’un vélo, 2 courses de plus (Cesson et La Baule) avant la prise de licence FFTRI en septembre au TOCC
    • 2007 : 1er CD à La Baule + Création de « Capgemini Triathlon »
    • 2008 à 2010 : Des sprints et des CDs réguliers
    • 2011 : CD de Paris et projet d’un Half en 2012 avec 5 potes

    Le projet longue distance:

    • 2008-2009 : 3 inscriptions/annulations sur le Half du Tribreizh (1 mois avant par manque de motivation et surtout d'entrainement)
    • 2012 : Half de Mansigné en juin et en 5h58…finalement ce n’est pas si dur ;-)
    • Inscription pour le Challenge Vichy 2013 dés septembre. Là aussi en groupe Capgemini  + TOCC histoire de se motiver : c'est le projet CAPMAN

    La préparation:

    • Préparation en dents de scie mais le volume est là (5300km de vélo, 900 km de Cap et 130 de nage du 1/1 au 31/8)
    • Deux gros pics natation en Martinique (Mars) et dans le Pays Basque (Août)
    • 5 grosses sorties vélo (>100km) + 5 grosses sorties course (>20km)

    Arrivée à Vichy et la course :

    • Superbe organisation et météo idéale + une ville de Vichy bien accueillante
    • Un week end en mobile-home "triathlètes" super sympa
    • Natation sans problème. Vélo bien géré grâce aux ravitaillements (dont le sandwich au salami et le coup de rouge ;-))
    • Course OK pour le premier semi, dur de 20 à 30 et sourire jusqu’aux oreilles dans le dernier tour (avec une animation top pour renforcer le moral)
    • Yesssss, je suis Finisher Ironman en 12h30 !!!!!

     


    Les débuts en triathlon

    Vichy aura été ma 47ème participation à des épreuves de triathlon.
    Ci dessous les stats avant Vichy, les relais sont majoritairement en natation.

    Récit Challenge Vichy 2013

    Alors comment passer d’une « mini » participation de 10/15mn lors du Tri-Relais de Rennes en 1996 à la distance mythique ? Je précise que je ne suis pas né avec la volonté farouche de faire un IM et, jusqu’en 2012… je considérais même les Finishers comme des surhommes un peu cinglés.

    Tout a commencé en 1996, je suis alors en stage chez Faurecia (équipementier automobile) et un collègue me propose de monter une équipe sur le Tri-Relais de Rennes. Cette épreuve est à l'époque à son apogée avec près de 300 équipes, une bonne dynamique, etc…. On motivera finalement 9 salariés pour 3 équipes Faurecia. Plutôt nageur, je vais me présenter devant les 500m de pataugeage dans la mare à canards d’Apigné (Rennes). Pour l’anecdote l’eau était à 22°C grâce à une météo exceptionnelle en mai, du coup je ne comprenais pas trop pourquoi 90% des participants gardaient leurs combinaisons… (Depuis que j’en ai acheté une…j’ai compris ;-)). Je remets le couvert en 1997 mais sans plus.

    Arrivé à Capgemini en 2000, je lance l’idée du Relais Baulois. Audencia a en effet copié l’épreuve Rennaise avec succès. Il est vrai que les conditions de la station balnéaire  sont quand même plus sympas. La natation bien sur, mais aussi le vélo avec en plus un public en nombre. L’agence de Nantes rassemblant prés de 500 salariés plein d’hormones à moins de 45 mn de La Baule, c’est le cocktail idéal pour monter un petit événement « Corporate » qui va très bien fonctionner pendant une grosse dizaine d’années (on montera jusqu’à 25 équipes relais et près de 100 personnes sur le WE entier avec des participations en nombre sur le Découverte).

    Le blog de Capgemini Triathlon : http://capgemini-triathlon.blogg.org

    En 2005, un ami de ma chère et tendre lui raconte son 1er triathlon Découverte, justement à La Baule. C’est le moment pour franchir le pas et, avec un peu d’appréhension, je vais préparer mon 1er triathlon. En fait, je ne vais rien préparer du tout....;-) 
    Quand je vois des personnes qui se font des plans d'entrainement pour finir leur premier S alors qu'ils sont déjà sportifs, cela me fait bien sourire. Une fois récupéré le vélo de mon grand père la veille (un Peugeot de 1974 « mi course » que je vais alléger en lui enlevant ses éclairages et garde-boue), je me présente un poil tendu pour le grand week end. Je découvre l’ambiance du parc la veille au soir et dans l’hotel mon modeste vélo côtoie déjà des bêtes de course. A La Baule on trouve pas mal de vélos « grand débutants » du vieux biclou de course tout râpé comme le mien au VTT en passant par le hollandais avec quelque restes du marché dans le panier.  Les années de Tri-Relais en tant que nageur m’ont certes préparé à la 1ère étape mais ne m’ont toujours pas persuadé de mettre une combinaison. Départ en cuissard de course et mini top pour 500m de natation (je crois me souvenir que l’on était environ 600 à l’époque sur le remblai). Superbe course où je vais me prendre mon premier carton pour drafting. Je ne savais même pas ce que c’était et, dans les faits, je ne faisais que doubler un gros costaud en VTT à la moindre descente avant qu’il ne me plante à la montée suivante. Du coup on était collés et "paf le chien" comme on dit. Je tiens d’ailleurs à vous préciser que c’était mon premier carton lors de ma première course…mais il reste à ce jour le seul ! Et oui, on rigole moins  dans le fond…. Au sortir de là course je suis quasiment aussi fier que si j’avais terminé un IronMan ;-)

    1er achat « triathlon » dans le village : un cuissard vélo ! Tout début d’une démarche vélo qui commencera par les premières sorties (je n’en avais fait aucune avant le 1er triathlon. Non ? si ! rhoooo...). Je me souviens m’être extasié après avoir fait 20km, presque un semi marathon… Très vite le bon vieux Peugeot avec vitesses au cadre va montrer ses limites et je vais craquer au printemps pour un De Prisa Alu sur eBay (sur ce vélo, j’étais le roi du monde). Il me permettra de courir mon premier « vrai » triathlon à Cesson, ce n’était encore qu’un découverte organisé par le TOCC mais plus « root » que la Baule (mare à canards et pluie au programme).

    Ensuite ce fut le triathlon de Rennes, de nouveau La Baule en septembre et enfin la prise de la 1ere licence au TOCC pour la saison 2007.

    Découverte des entraînements natation matinaux, de la tenue jaune fluo, des sorties vélo en groupe (malgré mon Niveau De Merde) et, pour le fun, prise en main de la com Web du club. Avec une première marche non négligeable dans la vie d’un triathlète : le 1er CD/M à La Baule en septembre 2007.


    Le projet Longue distance

    Dés 2008 je vais vouloir réaliser une course de format Half (l’IM, je n’y pensais même pas). Je vais jeter mon dévolu sur le TriBreizh, une course format 1,9/90/21 très bon marché (45E) et sympathique en Bretagne profonde. Alors qu’au fil des ans la course sera de plus en plus demandée (complet en 30mn en 2010, en 6mn en 2011…), je vais à chaque fois réussir à m’inscrire (2008, 2009 et 2010).... pour autant de désistements environ 1 mois avant la course par manque d’entrainement et surtout de motivation.
    Pas très glorieux mais après 3 fois, j’avais fait mon deuil…. Ceci jusqu'au CD de Paris 2011. Inscrit sur l’épreuve pour le fun de nager dans la Seine et rouler/courir dans les rues de la capitale avec plus de 3000 autres triathlètes, je rejoignais un petit groupe de 10 triathlètes Parisiens de Capgemini. Diner « pasta party » la veille chez Laurent un des coureurs du groupe. En tant marathonien « pépère », il rumine le projet d’un Half pour 2012 avec un pote. Il n’en fallait pas plus pour faire renaître en moi le projet LD et devenir enfin un « vrai » triathlète (non je déconne).

     

    Notre choix allait se porter sur une toute nouvelle épreuve montée près du Mans (Mansigné) à peu près à équidistance des villes des protagonistes (Rennes, Paris et Nantes). Un peu anxieux quand à la qualité de l’événement et à sa popularité, on ne fut pas déçus par une épreuve en tous points réussie.

     

    Je ne vais pas dire que l’idée de l’IM m’est venue à l’esprit dés la ligne d’arrivée franchie (en moins de 6h…. à 30sec près ;-)) mais elle est apparue assez rapidement début juillet. Un petit groupe s’est alors donné comme objectif, défi devrais je dire, de courir un IM en 2013. Mais lequel ? Une analyse poussée de l’offre IM en France et alentour nous a fait choisir Le Challenge Vichy pour les raisons suivantes : date/prix/grosse organisation/présence d'un Half en parallèlle et parcours "accessible".

    http://erwan-triathlon.blogg.org/page-challenge_vichy_2013-2186.html

    Le défi coté Capgemini Triathlon :

    http://capgemini-triathlon.blogg.org/page-challenge_vichy_2013-2179.html

    Le faux pas de 2012 sur cette épreuve (passage de l’IM au format Half au dernier moment  pour cause de canicule… 43°C quand même..) ne nous a pas rebutés et le recul de 15 jours décidé par les organisateurs devrait éviter ce genre de déception.

    On s’est donc tous inscrits dés septembre, profitant il est vrai d’une belle promo des organisateurs.


    La phase de préparation

    Confiant suite à la réussite de mon premier Half en juin, je me dis tout de même qu’il allait falloir passer à la vitesse supérieure pour ne serait ce que finir la course dans les délais… et dans un état correct. Comme pour le Half, je vais me concocter un macro programme très ambitieux avec : perte de poids en automne, gros travail vélo + course en hiver, refaire Mansigné « les doigts dans le nez » en juin avant de finaliser la prépa par la natation à St Jean de Luz. De bien belles intentions…qui ne seront pas du tout suivies des faits. Tout d’abord un bête accident de vélo va m’immobiliser 7 semaines à la rentrée (et hop, revoilà les kilos perdus lors de la prépa Half). Je vais quand même maintenir une moyenne de 6/7 heures par semaine sur la période, c’est déjà cela. Malheureusement un gros appétit doublé de mauvaises habitudes va me faire retrouver le chiffre fatidique de 100kilos sur la balance (pas glorieux hein ?).

    01 janvier = bonnes résolutions.

    Nous sommes le 1er janvier, jours des bonnes résolutions (bis), ma balance me fait les gros yeux (en fait un nez + 2 yeux : 100) et Vichy a lieu dans seulement 8 mois ; pour faire court, il faut se sortir les doigts du c... Les organisateurs nous avaient promis des plans d'entrainement complets pour une préparation optimale selon sa disponibilité et ses objectifs. Merci à eux… mais je ne vais pas en suivre une seule ligne (trop précis et trop compliqué pour mon emploi du temps). Je vais donc me fixer des objectifs en volume (pour le qualitatif on verra plus tard) entre le 1/1 et le 31/08

    • 150kms de natation
    • 5000 kms de vélo
    • 1000kms de course à pied

    Avec le recul, je vais terminer le 31/8 avec 130kms de nage, 900km de course et 5300kms de vélo. Avec la répartition suivante :

    Point d’orgue et élément essentiel de l’entrainement : les sorties longues. Je vais réussir à en faire quelques unes mais pas tant que cela.

    • 5 Sorties vélo > 100km : 117 en juin, 137 et 157 en juillet, 113 et 155 en août
    • 5 Sorties course à pied >20km :  21 et 22 en juin,  22, 20 et 25 en août mais beaucoup de sorties autour de 15km à un super rythme (oui bon, pour moi un super rythme c'est 12km/h)

    Au fil des semaines la pression monte, la dernière semaine je me « contenterai » de faire 3 sorties vélo de 50km environ et mercredi soir on arrête tout !

    Le global par mois depuis Runkeeper :

    Les distances par semaines :

    En natation, on remarque bien les deux gros pics "Martinique" et "Saint Jean de Luz"

    Vélo : des bons volumes avec deux trous (et oui, nager ou pédaler il faut choisir ;-))

    Course à pied régulier malgré un mois d'avril déplorable et une semaine off en juillet.

    Toutes ces stats proviennent de RunKeeper, j'ai pris l'option Elite (15E/an) et je ne regrette pas. Les fonctions proposées sont complètes et motivantes (stats, reccords, challenge...)

    Et le matériel ?

    Au moment de l’inscription j’étais encore équipé de mon bon Giant TCR C2 de 2007 chaussé de roues Cosmic Carbone. Puis en février je fus pris d’une frénésie de changement hésitant carrément à m’acheter un CLM. Dans cette dynamique shopping je suis tombé sur l’occase du siècle : un Giant TCR Advanced SL Rabobank de 2011 (le vélo de l’équipe pro du tour, rien que cela).  Lancé comme pas deux, je vais également craquer pour des Zipp 404 (occase aussi, faut pas déconner)

    The Matos story : http://erwan-triathlon.blogg.org/date-2013-04-19-billet-1459581.html

    Du coup je me trouve avec une véritable bête de course entre les jambes. Certes il faut encore s’entraîner mais cela me motive à mort (et en plus c'est un avantage réel, j'ai pu le vérifier en course).

     


    Le Week end de Vichy

    Profitant de mes « Smiles SNCF », je choisi le train pour me rendre à Vichy via Paris. Coup de bol un ami du TOCC peut prendre mon vélo, cela me permet de partir « relativement » léger.  En train ce n’est pas tout près tout de même  avec 2h15 jusqu’à Paris, le changement de gare, puis 3h pour atteindre Vichy. Les trains à destination de l’Auvergne  partent d’une délocalisation de la gare de Lyon (Gare de Bercy). Je ne sais pas si c’est par snobisme qu’ils parquent les « vieux » Teoz loin des beaux TGVs, allez savoir ;-).

    L’ambiance commence dés cette micro gare car on voit pas mal de triathlètes avec sac à dos et vélo à la main. C’est cool, on tape la discute même si je suis relativement incognito avec ma valise à roulettes (j’ai résisté à l’envie de mettre mon casque pour m’identifier comme participant ;-)).

    3h plus tard c’est l’arrivée dans la ville des thermes, là l’ambiance tri est carrément omniprésente avec des affiches « Challenge » un peu partout. La tri-attitude et le soleil sont là, tout baigne !

    Je décide de me rendre au Camping des Acacias à pied, après tout on est là pour en chier non ? Cela me permet de m’imprégner de la ville dont le centre historique est sur la rive droite de l’Allier avec moult thermes et hotels ambiance 19eme et 1ere moitié 20eme. Bon, je ne sais pas si c’est l’épisode de la collaboration qui a cassé son image mais c’est un peu vieillissant. A priori la ville parie depuis longtemps sur les séjours bien être avec un renforcement de la pratique sportive (stages d’équipes pros natation, etc..). D’où un grand nombre d’équipements sportifs sur la rive gauche de l’Allier (terrains de foot, de tennis, golf, grande piscine, hippodrome et bien sur le centre sportif où se tiendra l’épreuve).

    Arrivé au Camping je retrouve Antoine (Capgemini Grenoble) et Jean-Yves (le transporteur de vélo), tout baigne. C’est le cas de le dire car la JY’sFamily profite de la piscine et de son toboggan. Le mobile home est nickel. Tout autour fleurissent les vélos au dos des voitures ou adossées aux murs des maisonnettes, le spirit est là mec !

    Antoine, local de l’étape car venant de Grenoble (200km tout de même), a sa voiture ce qui est assez agréable car, même si on est à seulement 4km du site il faut garder ses forces pour plus tard ;-). 1er geste fort du WE : la récupération des dossards et la découverte du village partenaires. Le moins que l’on puisse dire c’est que c’est du lourd avec de la moquette rouge partout (couleur de Challenge), un immense parc vélo et un village vraiment pro et sympa.  Avec principalement des stands « Matos », nous sommes un peu comme nounours au salon du miel et bavons devant les spads à 10 000E (seulement 9000E pendant le salon, j’aaaachète !). Nous récupérons notre précieux paquetage avec les trois sacs de transition, le bonnet, les X autocollants et mon saint Graal : les tatoos "463" à s’apposer sur l’épaule et le mollet. Il n’y a pas à dire, c’est nickel. Le tout dans un beau sac à dos « Challenge Vichy », je crâne un peu a coté des gars en sac « Half Vichy » ;-). En partant, je craque et me paie un haut course à pied « Challenge Vichy ». Il est vrai qu’ils sont vraiment stylés.

    Retour dans notre sweet home où je fais la connaissance de Nancy notre colocataire Nantaise qui est déjà là depuis hier (arrivée avec des amis en voiture).1,50m pour 40kg, inscrite sur le full et pas mal stressée… mais très gentille.

    Le soir c’est Pasta Party, nous n'allons certainement pas louper cela. On y retrouve Philippe de Capgemini Consulting pour un dîner « buffet » de qualité. Forcément on échange sur notre préparation et nos impressions. Antoine est un peu « hors concours » car déjà Finisher d’Embrun (ça calme) il est de plus vraiment sportif. Philippe a pris les choses très au sérieux avec stage sportif dédié à Vichy au printemps, LD de l’Alpe d’huez en été et suivi précis des plans d’entrainements. Là… je me dis que j’aurais du être un peu plus rigoureux… mais de toute façon il est trop tard. Ambiance « Championnat d’Europe » oblige, le speaker liste toutes les nations participantes ce qui génère une ambiance bon enfant avec deux gros paquets anglais et italiens. Pour ce qui est du repas, c’est vraiment bien. Le choix et la qualité sont là alors que près de 1500 repas sont servis, chapeau aux organisateurs.

    Retour aux Acacias pour la première nuit mobilomesque. La pièce de vie est remplie de vélos et des x sacs de transitions. On est à H-36.

     

    Le lendemain matin avec Antoine on va profiter du créneau « natation dans l’allier » (8h à 10h). Là encore les organisateurs ont mis les petits plats dans les grands avec garde des sacs et boisson énergétique à volonté. Nous sommes depuis hier en mode « Malto » et les triathlètes rencontrés ont quasiment tous un bidon à la main. Sur la route c’est également le défilé des vélos de contre la montre et casques aéros. Pas mal d’entre eux ont à priori décidé de se faire une reconnaissance des premiers kms et de la fameuse « côte » du début (bon ce n’est pas vraiment une hors catégorie non plus). La journée s’organise et on officialise notre PPPP (Petite Pasta Party Privée) du soir avec une dizaine de convives (Les 3 Capgeminis + Serge (voir plus loin) + l’équipe Nantaise de Nancy).

    Autour de midi je vais chercher Ronan à la gare où pullulent les triathlètes, Je vais d’ailleurs y croiser la célèbre suissesse Aurélie et une de ses amies toutes les deux inscrites sur le full. Ronan passe récupérer son dossard, on se fait un déjeuner tranquille au mobile home avant d’accueillir Serge qui est débarqué par une amie. Il ajoute son superbe Look à notre attirail ainsi que le casque de Chris Froome (entendez le même casque aéro que l’équipe Sky), je ne peux m’empêcher d’essayer la bête. C’est ensuite le véritable cérémonial de collage des étiquettes (vélo, casque, sacs de transitions et bien sur épaules et mollets). C’est la classe ! (surtout pour les numéros < 1000 synonymes de distance mythique, on regarde un peu de haut les Halfeurs ;-))

    Après midi consacré au dépôt des vélos et là encore c’est la grande classe avec un bénévole qui nous accompagne individuellement pour tout nous expliquer (la tente de transition, le parc vélo, la sortie de l’eau etc…). On ne résiste pas à se faire une chtite photo devant le « Ready to race » situé au milieu du village avant d’abandonner nos chères (chères ?) montures. Un rapide calcul me fait estimer la valeur du parc vélo entre 3 et 4Millions d'Euros…j’espère qu’ils ont mis les moyens pour la surveillance cette nuit (bon certes on n’est pas dans le 93 mais tout de même c’est tentant….).

    Photo : Erwan/Antoine/Ronan

    Après un coup de shopping dans le centre Leclerc du coin (pasta of course), nous sommes prêts pour la PPPP. Horaires  "maison de retraite" avec apéro à 18h30, dîner à 19h et à 21h tout est bouclé. On sera au final au lit à 22h après avoir vérifié une énième fois nos sacs de transitions.


    La course

    Les vélos et les sacs bleus (course) + rouges (vélo) déposés la veille, il ne nous restait qu’à préparer les affaires de natation ainsi que les ravitaillements le dimanche matin. Départ à 7h oblige, le réveil s’est vu gratifié d’une belle programmation à 5h15 (ouch….). Juste le temps de s’habiller (ou oublie la douche) et surtout d’avaler une belle part de gatosport avec du thé.

    Départ à 5h45 du camping, direction le parking « coureurs » qui est déjà rempli. C’est encore nuit noire et on sent la tension sur les compétiteurs qui se dirigent vers le parc vélo pour les derniers ajustements, précieux sacs vert sur le dos.  Il ne me reste plus qu’à gonfler mes pneus et déposer les ravitaillements (un bidon sur le vélo, les morceaux de barres énergétiques dans la sacoche de cadre et mon fameux sandwich au saucisson déposé aux organisateurs afin de le récupérer au km 90). Vient ensuite l’enfilage de la combinaison, on rend le sac vert et il ne reste plus qu’à attendre le départ.

    Encore un service très pro des organisateurs : des pompes et des bénévoles à dispo dans le parc pour nous apporter les 8bar nécessaires (10 pour mes boyaux SVP).

    Timing parfait, prévoir une heure n’était pas de trop car tout est plus long sur une telle épreuve (et en plus, ce n’est pas vraiment le lieu ni le moment de se générer du stress supplémentaire ;-)).

    Le moment fatidique arrive et les visages sont parfois crispés, ponctuellement déconneurs mais tous concentrés.

    Natation :

    Parcours : 2 boucles « plates » parallèles dans le lac d’Allier  avec sortie à l’Australienne pour faire coucou aux photographes et aux supporters courageux.

     

    6h50 :la première vague de 400 descend dans l’Allier (Elite/Pro, féminines, + de 55ans,  et les premiers licenciés). Le DJ envoie les Watts et c’est enfin parti. Notre groupe (370: les autres licenciés + les opens) peut se mettre à l’eau. La température de l’eau (19°C) est idéale et le départ sera relativement tranquille la place ne manquant pas. Qui plus est, plusieurs personnes y vont carrément cool comme moi. La prise de repère de la veille a été bien utile et me permet de ne pas trop réfléchir et poser ma nage tranquille. Je vais néanmoins avoir une sorte d’alerte bizarre au bout de 5mn : une légère douleur dans le bras droit…. Sur le coup je me suis dit « ben merde, pas déjà.. » et ensuite elle est partie comme elle est arrivée (ouf !).

    36mn plus tard, sortie à l’australienne sous les applaudissements, un plongeon et s’est reparti. Lors du 2eme tour, je vais dépasser un banc d’otaries femelles (reconnaissables à leurs crêtes roses) pour finalement sortir en 1h13 à peu près 30sec avant le 1er du Half parti 50mn après...mais avec seulement 1900m au compteur (il me doublera sur le chemin avant la tente de transition le saligaud).

    Résultat natation : 1h13mn40sec et 316eme sur 700 (pas mal non ?… mais la journée est encore longue)

    Transition T1:

    Sur ce type de course, il faut privilégier le confort donc changement intégral et utilisation d’une tenue 100% vélo. Une fois récupéré mon sac rouge, des bénévoles aux petits oignons vont m’aider à enlever ma combinaison, sortir mes affaires du sac, etc… bichonnés qu’on était je vous dis ! J’enfile donc ma tenue Ekoi « Premium » blanche affublée d’un énorme FRA vertical pour cause de championnats d’Europe (et oui, j'ai obéi à la demande mais tout en restant stylé, on ne se refait pas ;-)). J’ai hésité à prendre mes chaussures Specialized typées triathlon. Intérêt ? Plus rapide à la transition (mouais je m’en tape un peu), plus aérées (mais en même temps il ne fait pas chaud) et plus « triathlète" (alors là je m’en tape carrément). J’ai finalement préféré prendre mes Ekoi pur vélo qui avaient l’énorme avantage d’avoir été testées comme compagnon de route de mes sorties longues.

    Après 10mn d'une transition plus que tranquille je pars pour une grande ballade vélo tout de blanc vêtu sur mon blanc destrier (le premier qui dit « Comme le prince blanc » recevra 10mn de pénalité ;-)). Le style est important en triathlon ! Le preuve, sur la course je vais doubler une concurrente allemande tout de rose vétue sur un vélo rose avec des pneus roses (si, ça existe !).

    Résultat transition T1 : 9mn52sec : 621eme (qui a dit que la course se gagnait dans les transitions ? bon, en même temps, je ne vise pas le podium ;-))

    Résultat après T1 : 408eme perte de 92 places dans les stands (ah oui quand même, une place toutes les 6sec)

    Velo:

    Deux boucles de 90km, ou plutôt de 87,5 pour être très précis car une fête de village combinée avec des travaux a contraint l’organisateur à ce léger rabotage. Bon, quand on me demandera si j’ai fait un IronMan, je ne vais pas répondre que non pour cause de distance vélo non réglementaire. D’ailleurs il parait que sur les triathlons il est accepté une variante de 10% sur les distances pour cause de configuration des lieux. Ce qui est déjà pas mal sur un CD devient carrément énorme sur IM mais je m’éloigne dans les tréfonds de la réglementation…

    Nous avions choisi Vichy car son parcours vélo était sans difficultés (plat en fait). Certains avaient peur d’un parcours monotone et usant (100% plat = pas de montées mais pas de descentes non plus…). Celui de Vichy alternait petites montées, longues descentes rapides, passages de villages avec relance le tout sur un bitume globalement de bonne qualité. En bref un très beau parcours bucolique avec vue sur les montagnes (enfin, des montagnes pour un breton, peut être pas pour un savoyard.. ce n’était que les toutes première bosses du massif central ;-)). Seule difficulté affichée : une bonne cote en début de parcours, donc à passer deux fois. Certes cela montait mais même moi habitué à gravir au maximum des 4/5% (ehh oui, Rennes n’est pas Annecy), je le ai trouvées vraiment faciles ces deux « difficultés ».

    Pour l’anecdote, Tugdual, un des triathlètes de la PPPP Capgemini la veille (Petite Pasta Party Privée) avait auparavant couru l’IM de Floride aux 180kms plats comme la main. Pour lui, ce type de circuit est bien plus usant car ultra monotone musculairement que Vichy qui s’annonce hyper agréable.

    Dés le départ nous nous sommes fait littéralement déposer par les leaders du Half avec leurs superbes vélos de contre la montre et leurs casques aéro. On les entendait venir grâce au souffle des roues lenticulaires. Loin d’être énervant, c’était plutôt sympa et motivant. Cela va durer pendant toute la 1ere boucle. Je vais réussir à résister à la remontée de Jean-Yves et Serge (partis dans le 2eme groupe Half, ils avaient environ 20 mn de retard au début du vélo).

    X personnes m’ayant expliqué que l’hydratation en vélo est primordiale, en bon soldat je vais m’obliger à prendre 2 gorgées toutes les 5mn (soit environ 600ml/heure). Hydratation que je complète par ¼ de barre énergétique tous les 10km. En plus cela me donne un rythme et ajoute à la motivation (tout est bon à prendre dans ce domaine). Les ravitaillements vélos seront à l’image de la compétition : très pros, sympas et surtout nombreux ce qui permet de limiter les bidons, un seul suffit (j’en changerai à chaque point de ravitaillement). Pour les barres énergétiques, ma préparation du matin est un fiasco. Après 3 morceaux OK, les suivants se sont totalement collés les uns aux autres et à l'alu. Je n’ai plus qu’une grosse barre collante avec des morceaux d’alu partout. Pas le choix, je la jette (dans une zone de propreté, attention, je suis quelqu’un de bien ;-)) et vais basculer sur les barres de l’organisation. Cela tombe bien, elles sont super digestes.

    Pendant les 50 premiers kilomètres je vais jouer au chat et à la souris avec une concurrente allemande. A la moindre descente, mon poids et mes roues aéro me faisaient passer devant (comme une bombe)…..mais la souris teutonne qui devait faire 50% de mon poids, me rattrapait dans le moindre montée. Ceci dans une bonne ambiance d’amitié franco-germanique ;-) ( vous avez sans doute remarqué l'utilisation de trois synonymes "Allemagne" pour alléger la lecture... j'ai évité les "chleu" et "boche" politiquement incorrect)

    Coté drafting , pas grand-chose à dire si ce n’est que certains groupes de Halfeurs avaient un peu de mal à respecter les distances de 12m tout en doublant les misérables fulls que nous étions. Résultat : par 2 fois j’ai vu des arbitres cartonner. Le premier le méritait car vraiment il s’était accroché dans les roues comme lors d’un CLM par équipe. La 2ème fois, je comprends l’énervement des cartonnés car vraiment les vélos se sont rapprochés pour cause de bouchon et non intentionnellement.

    Cela me fait d’ailleurs penser à une anecdote : quelques jours après Vichy, une vidéo a été diffusée par les organisateurs sur Onlinetri  (superbe réalisation des Films du grand large). On y voit la course  avec toutes ses étapes et, environ au milieu, le caméraman filme un vélo CLM qui dépasse un véritable peloton de 10/15 cyclistes bien regroupé. Immédiatement les inquisiteurs anti drafting y sont allés de leur critiques sur ces courses sans rigueur ni arbitres, sur ces triathlètes qui ne respectaient pas le tri, sur Challenge pompe afric sans morale etc… avant de se rendre compte que le groupe en question étaient finalement constitué… de cyclotouristes bien pépères réalisant leur sortie du dimanche et certainement surpris de se voir ainsi dépasser par des dizaines de gars super affutés sur des vélos de folies (d'habitude c’était plutôt la 4L de Bébert qui partant au bistrot leur filait un coup de klaxon).

    La route est globalement fermée à la circulation pour notre sens. Bien sur les croisements sont sécurisés et les bénévoles empêchent les voitures de prendre la route mais on n’est pas à l’abri que quelques automobilistes pressés. A un moment la course croisait d’ailleurs une route un peu plus importante avec un chti bouchon qui s’y créait…. Certains conducteurs ont du nous haïr ;-)

    Les ravitaillements s’enchainent tous les 20km, la campagne déroule au fil de nos coups de pédales et au fur et à mesure on sent que l’on revient vers Vichy. Ça sent bon le sandwich perso ! En effet, écoutant les vieux sages, je me suis préparé le matin même deux sandwichs pain de mie/beurre/salami confiés aux bénévoles pour  les récupérer au km 90. Je vais d’ailleurs faire le choix de m’y arrêter totalement, enlever casque et chaussures pour apprécier au mieux cette première récompense. Je ne serais d’ailleurs pas le seul à poser pied à terre et regarder filer les autres coureurs dont pas mal de Halfeurs sentant l’écurie (j’ai même reconnu Serge avec son super casque aéro). 10mn, 1,5 sandwich et un petit pipi plus tard je repars non sans garder mon reste de casse-dalle saucisson « au cas où » (merci la tenue vélo avec les poches dans le dos).

    Après avoir passé la patte d’oie séparant les Halfs des Fulls, on part « entre nous » pour un 2ème tour nettement moins dynamique. Non seulement on a plus le défilé « EuroBike » mais en plus les mauvais nageurs/bons rouleurs nous ont dépassés depuis belle lurette. Résultat : des coureurs vraiment clairsemés sur une route qui n’est plus vraiment fermée à la circulation (bon en même temps ce n’était pas trop grave). Autant dans le 1er tour j’étais dépassé régulièrement, autant dans celui là je me sens pousser des ailes en rattrapant la quasi-totalité des concurrents qui apparaissaient dans mon viseur. Sur mon nuage, je sentais filer mes ZIPP 404 à fond les ballons.

    Au ¾ du parcours, je vais ressentir des « brûlures » dans le pied dues au gonflement je suppose. Pas de panique. Un deuxième arrêt de 5 minutes le temps de se massouiller la plante de mes petits petons, boire un coup, avaler mon reste de saucisson et discuter avec les bénévoles. Du coup les 15/20 coureurs que j’avais fumés vont me repasser devant. Qu’importe, cela me donnera le plaisir de leur faire sentir de nouveau le parfum de ma roue arrière ;-)

    20 km après, nouveau ravitaillement avec les dorénavant habituels « Cola ! » ; « Eau ! » ; « Energie ! » ; « RTL ! » (Ah non pas RTL…vous avez compris le subtil jeu de mots ? non ? pas grave !). Quoique, au bout du ravitaillement un voisin non bénévole et hilare tends une bouteille de pinard. Ni une, ni deux, je pile réclamant ainsi mon chti coup ! Le gars, étonné et ravi, me déclare « ahh comme cela, chez les triathlètes, il n’y a pas que des cons ! Et en plus mon vin c’est du bon ! » ; Immortalisé par son pote, je suis ensuite reparti ragaillardi pour les 20 derniers kms. Je me disais d’ailleurs que j’aimerai bien récupérer ce cliché sans trop savoir comment. C’est le Challenge Vichy lui-même qui me le mettra à disposition par la suite via sa page Facebook ! Cliché vantant la convivialité des ravitaillements à Sardon (le nom du village). J’aurais même droit à une légère allusion dans l’article du journal local sur l’évènement triathlon à Sardon ! Pourtant j’avais commencé le ravitaillement en mode sans alcool via la récupération d’un bidon énergétique (comme d’habitude) + un d’eau pour se rafraîchir au cas où.

    Mais revenons aux choses sérieuses : la course. Avec les repères du 1er tour, on sent que Vichy approche. Heureusement car depuis le km 140 environ, je n’ai plus de compteur. Mais peu importe, je fais cela au temps. Tant mieux car le vent s’est levé et on se le tape pleine face sur tout le retour (45km). Ce n’est pas vraiment la tempête mais suffisamment pour bien nous calmer avant l’entame du fromage+dessert et faire baisser la moyenne.

    Dernier ravitaillement, passage à la fameuse patte d’oie, quelques virages dans Bellerive (dont une descente tellement abrupte débouchant sur un carrefour (certes sécurisé) que les organisateurs ont carrément mis une chicane au milieu pour calmer nos ardeurs (je crois d’ailleurs qu’un concurrent anglais ne l’a pas vue et s’est bien emplafonné dedans…il roulait à gauche peut être… oui, bon, je sais ce n’est pas drôle et j’aurais détesté abandonner sur chute)).

    Enfin les 3 derniers kms le long de l’hippodrome vont nous libérer. Tant mieux car depuis quelques minutes, je ressens de nouveau les gros picotements sous la plante des pieds. Arrivée en T2 carrément cool, je confie mon vélo et vais marcher jusqu’à la tente de transition après avoir enlevé mes chaussures (dans le doute je garde mon casque sur la tête, un arbitre n'est jamais loin).

    Résultat vélo : 6h10mn16sec, 523ème temps

    Evolution classement : 503ème et perte de  95 places (on garde le rythme après les 92 places perdues en T1 ;-))

    Transition T2

    Récupération du sac bleu et transition bien tranquille, on n’est pas aux pièces. On se «congratule/encourage» entre participants et je me change. Devant moi un concurrent est plutôt pépère, complètement à poil (sauf chaussettes de compression), il médite tranquille. Je vais me la jouer un peu plus prude en m’aidant de mon haut vélo pour me changer intégralement. Haut TOCC LD + bas running « compression » Décathlon + nouvelles chaussettes + casquette + nouvelles lunettes (solaire running light, la victoire se joue dans les détails ;-)). Sans oublier le badigeonnage de NOK anti frottements (entre jambes, aisselles, tétons et, pour la première fois, plantes des pieds).

    Résultat Transition T2 : 10mn04 et 635eme (j’ai bien pris mon temps)

    Evolution classement: 7h43 et 525eme (je perds encore 22 places dans des stands plus que clairsemés, c’est rageant)

    Course à pied

    La course à pied est constituée de 4 boucles de 10,5kms ponctuées de nombreux ravitaillements (0,5 – 2,5 – 5 – 7 et 9). Au début de chaque boucle nous passons sur le coté de l’aire d’arrivée, mais au milieu des gradins ! On bénéficie alors de la dynamique des animateurs et de la foule, c’est top ! Première « mini » victoire pour moi : les premiers ne sont pas encore arrivés !!! Yess !! Ils ne seront là que 20mn après environ. Au dernier tiers de mon premier tour (vous suivez ?)  je vais  même avoir le plaisir de me faire doubler par la tête de course féminine en plein finish. Lors du premier tour je découvre les ravitaillements, ils sont super bien achalandés et je vais en profiter à chaque fois (boisson, un gel par tour puis des morceaux de fruits dans le 4ème). Le poste N°2 est super sympa car musical et tenue par une équipe bien pêchue.

    Le 1er tour parti super cool se déroule bien même si je commence tranquillement (j’ai pu le vérifier sur la vidéo de Marathon-Photos, c’est vraiment un départ pépère). Il me permet de découvrir les nombreux ravitaillements ainsi que les passages clés (traversée du pont, escalier, traversée du 2eme pont..). Pour être franc je ne réfléchi pas du tout au fait de courir un marathon pour ne pas me démoraliser, je pense juste à aligner les ravitaillements les uns après les autres. A chacun d’entre eux c’est le même cérémonial : je marche en buvant tranquillement deux verres de boisson énergétique et m’asperge la figure + la casquette (même s’il ne fait pas si chaud que cela). Dans le dernier tiers je vais même le faire doubler par la tête de course féminine. Pendant 10 secondes je vais essayer de m’accrocher, en vain même si son rythme de fin de course n’est pas si éloigné du mien. D'ailleurs globalement je n'aurais jamais le sentiment de me faire "déposer" par d'autres coureurs. Avec leur multiples chouchous, ils me dépassent certes mais pas si vite (il est vrai qu'ils sont souvent dans leur 3eme voire 4eme tour donc en baisse de régime).

    1er tour : 1h03 soit un temps très correct compte tenu des phases de marche aux ravitaillements et du départ en mode pépère.

    Le deuxième tour sera assez équivalent au 1er avec les encouragements du groupe TOCC qui pique nique tranquille sous les arbres (eh oui, ils ont fini le Half depuis un bout de temps les saligauds ;-)). Pour l’anecdote, je vais leur emprunter un téléphone pour envoyer un SMS rassurant à ma chérie. 30m après je vais me rendre compte que je viens d’envoyer le fameux SMS….à mon téléphone portable… Sans vraiment marcher, je sens que mon rythme baisse sensiblement.

    2ème tour : 1h08. Après tout je me suis carrément arrêté pour mon SMS non ?

    C’est au début du 3ème tour que, tout en gardant ma motivation intacte, je prends conscience qu’il me reste à faire un semi marathon alors que la fatigue grandit. Pour certain c'est le défi sportif de l'année voire d'une vie ! Certes je suis prêt à le faire en marchant si nécessaire mais cela m'emmerderait sérieusement d’y consacrer encore au moins 3h30.  De passage dans l’aire d’arrivée mon groupe de supporters fluos plus déchainé que jamais me redonne du cœur à l'ouvrage. J’alterne les épisodes de course tranquille avec de la marche, il faut garder le moral ! Heureusement de nombreux spectateurs à la vue perçante arrivent à lire le « Erwan » pourtant pas si grand sur le dossard et me lancent des grands « Allez Erwan », « Courage Erwan », etc… Sympa et toujours motivant.

    Lors du passage du ravitaillement situé au km 31 de la course, ne voyant pas le fameux « mur des 30km » tant redouté des marathoniens. Je vais même poser la question aux bénévoles hilares « Ben ? Il est où le mur ? ». J’imagine que mon mur des 30, je l’ai plutôt eu au 10eme ;-)

    3ème tour : 1h13 on sent que cela se gâte

    Le dernier passage de l’aire d’arrivée fut une véritable délivrance, un tour ! Il ne reste plus qu’un tour ! Et comme je suis encore dans un état relativement correct je sais que, même s’il faut marcher 10km, je terminerai la course !

    A chaque ravitaillement je vais remercier chaleureusement les bénévoles grands acteurs de la réussite d’un tel événement. Soyons clairs, je vais pas mal marcher tout en réussissant à trottiner régulièrement. Les coureurs sont de plus en plus fatigués et nous sommes tous concentrés. J’ai un petit pincement au cœur quand j’en double certains qui n’ont que deux bracelets (donc dans leur 2eme tour) mais chacun son défi. Comme pour chaque fin de course, la pêche revient toujours dans le dernier km que j’avale allègrement. Je vais même devoir lever le pied pour accompagner un autre coureur parfaitement inconnu afin de passer la ligne ensemble.

    Le pied total sur le tapis rouge de l’arrivée, je l’ai fait, je suis un IronMan ! (oups pardon, je fais partie de la « Challenge Family »).

    4ème tour : 1h19mn42sec. Un petit 7,5 de moyenne, logique avec tous mes arrêts de félicitations (je suis trop généreux, je vous dis !)

    Global course : 4h44 soit mon nouveau temps de référence sur marathon ;-) 635eme de la course

    Malgré mon temps moyen je vais gagner 34 places (pas mal d’abandons ou de personnes qui ont craqué). Et toc !

    Epreuve complète : 12h30mn pile et 491eme sur 630 Finishers (environ 700 au départ)

     

    Avec bonheur je reçois la médaille de Finisher. Retrouvant Antoine arrivé 45mn avant et déjà massé je vais profiter du gigantesque buffet Finisher (même si je n’ai pas vraiment faim, pas si étonnant vu la quantité d’énergie que l’on ingurgite via les boissons, gels et autres barres). Je vais également me faire masser une grosse ½ heure par une élève Kiné fort sympathique. Il est clair que cela va participer grandement à la récupération.

    Dernière discussion avec les arrivants puis on va tranquillement récupérer les vélos dans un parc bien vide et retour au mobile home. Je vais rejoindre toute l’équipe TOCC qui fête la fin de l’épreuve dans un resto voisin. A 23h alors que je me glisse (enfin) dans les draps, c’est le feu d’artifice synonyme de l'arrivée du dernier Finisher. C’est une femme de 52ans qui termine en 16h30. Grand seigneurs les organisateurs l’ont laissé finir (max 16h normalement) et lui ont offert une arrivée d’anthologie.

    Le lendemain il faut mettre le réveil, récupérer, ranger le mobile home, préparer son paquetage, résister à l’envie de mettre le T-Shirt Finisher et la médaille autour du cou pour frimer à la gare (le sac à dos Challenge suffira ;-)), et filer prendre le train de 11h.

    Les 6h de trajet retour vont me permettre de récupérer et apprécier. It is done, i’am proud of it !

    Quelques remerciements :

    • Merci à tido pour avoir accepté mes moults entraînements
    • Merci à Laurent d'avoir motivé le projet IronMan et à Ronan d'avoir maintenu la pression "entrainement" à Rennes
    • Merci à Jean-Yves pour le transport du vélo
    • Merci à RunKeeper et Strava pour leurs motivations électroniques
    • Merci à l'organisateur pour une si belle épreuve
    • Merci aux bénévoles et au public pour leur soutien

     

    La super vidéo de l'épreuve par les films du grand large  :http://vimeo.com/74210531